Le projet de créer une filière autour des plantes aromatiques et médicinales, et huiles essentielles, porté par Planète Aroma, se concrétise. En début de semaine, l’ESAT du Quesnoy, partenaire dans ce projet, a mis en terre les premiers plants sous l’œil expert d’un botaniste de renom.
Sur près d’un hectare de terrain, prêté par le Centre Mormal, une dizaine de travailleurs en situation de handicap de l’ESAT du Quesnoy, ont relevé les manches, et s’activent, bêche à la main, pour planter des arbres, arbustes et plantes aromatiques aux vertus médicinales. Ce jardin fera figure de sorte de « sanctuaire », avec cet objectif de les transformer à terme en huiles essentielles. Le choix des variétés a été scrupuleusement étudié par un botaniste de renom, Jean-Claude Bruneel, membre de Planète Aroma, des plantes locales, qu’il regroupe sous une sorte de label de « Plantes d’Ichi ». Quant au jardin « Au Bon chêne », il s’articule autour d’un chêne, planté là comme un symbole. Une vingtaine d’espèces d’arbres y prendront racine, châtaignier, tilleul… sauf le frêne, victime de maladie, tout comme une vingtaine d’arbustes, ciblés pour leurs propriétés médicinales, et près de 280 plantes aromatiques. « On veut montrer tout le réservoir naturel des plantes », indique le botaniste, qui sent depuis la crise du Covid, un renouveau de la phytothérapie.
Des débouchés pour l’agriculture et les sportifs ?
Planète Aroma, société coopérative d’intérêt collectif, a quitté le centre hospitalier de Felleries-Liessies pour installer son siège au Centre Mormal. Elle y a ouvert depuis quelques jours son centre d’information à l’aromathérapie, et suit les étapes de ce projet, dont l’objectif est de créer une filière autour des plantes aromatiques et huiles essentielles sur le territoire du Pays de Mormal, voire un « pôle d’excellence » selon le fondateur Planète Aroma, Francis Duflos.
Cette relocalisation de Planète Aroma s’est accompagnée de la mise en flacon des huiles essentielles, confiée depuis la mi-février à l’ESAT du Quesnoy. Une belle « opportunité », saisie par le directeur de l’ESAT, Fabrice Taupin. L’ESAT qui dépend de l’Afeji, a effectivement une expérience dans le conditionnement et la transformation de paraffine, et même de légumes déshydratés bio pour Agrovia (La Vie Claire, Biocoop). Les huiles essentielles qui proviennent pour l’instant d’une distillerie du massif central, sont conditionnées en flacon de 10 à 100 ml. À terme, l’idée est bien de procéder à la distillation sur le territoire, et de gérer toute la filière, de la culture, au séchage, la distillation au conditionnement. Et ce souhait de « développer le marché local auprès des éleveurs, vétérinaires, voire sportifs de haut niveau », selon Francis Duflos. L’ESAT doit recevoir d’ici juin une machine semi-automatique, et espère conditionner de « 40 000 à 50 000 flacons par an ». Près de 2 000 flacons sortent des ateliers par mois, pour la Compagnie du Bicarbonate, de Chauny, spécialisée dans la fourniture d’huiles essentielles pour la fabrication de produits ménagers faits maison.
Pour tout renseignement, voire commandes , nous contacter par mail : secretaire.planete.aroma@gmail.com.
Conférence, route des plantes, et laboratoire appliqué
– D’autres jardins de plantes aromatiques sont en cours à Cartignies, à Locquignol. L’idée est de monter une route touristique des plantes sur le secteur.
– Une conférence sur le thème « Quelle rentabilité tirer de la plante aromatiqu médicinale en économie circulaire » est prévue le 17 mai, dont le lieu est à définir, ouvert aux exploitants agricoles qui souhaiteraient se diversifier dans la phytothérapie.
– Une inauguration du jardin est prévue courant juin.
– Une rencontre a été organisée avec le lycée agricole dans le courant de la semaine dernière pour mettre en place une formation liée aux plantes aromatiques. Un groupe de travail doit se constituer d’ici la rentrée. L’objectif : monter un laboratoire appliqué.
Source : Voix du nord